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« La mer !!! On voit la mer !! »
Le cris de Tia, ma petite sœur, me réveilla en sursaut. Surprise, Je m'approchait de la fenêtre : en effet, le port et la plage étaient nettement visibles. Impressionnée, je contemplais ce merveilleux paysage. Originaire d'un village complètement perdu entre campagne et ville, je devais compter au moins dix heures de voiture avant d'apercevoir enfin l'océan. Nous n'avions été à la mer qu'une fois, lors des grandes vacances d'il y a trois ans. Malgré que nous ayons dormi sous une vielle tante, dans un camping abominable, j'en avais gardé un bon souvenir. Pourtant, je déteste le camping, et maman m'avait manqué.
« Anis, tu peux réveiller ton père ? » me demanda ma mère, trop occupée par la route pour s'en charger.
J'acquiesçai et tapota l'épaule du dormeur. Rien à faire. Tia décida alors de m'aider. Oui, mais à cinq ans, pour réveiller quelqu'un, on hurle. Et à force d'entendre des « Papa ! » dans les oreilles, l'apostrophé s'éveilla et put admirer le paysage.
Constatant que son mari ne dormait plus, maman se gara sur le côté et ils échangèrent de siège. Elle put alors réellement voir le paysage, et éclatant en sanglots.
« Ça va pas, maman ? s'inquiéta ma sœur.
- Si… articula maman.
- Elle est contente, expliqua mon père.
- Tant mieux. »
C'était la première fois que maman voyait la mer. Mais sûrement pas la dernière… car au loin, nous apercevions déjà l'île merveilleuse où se trouvait notre nouvelle maison…

Deux heures plus tard


La côte s’éloignait de plus en plus… À l'arrière du navire, nous admirions tous les quatre l'écume produite par le moteur…
Notre ancienne vie, compliquée et, avouons-le, un peu ratée, semblait disparaître, engloutie par le brouillard qui, peu à peu, nous cachait le continent.
Je m'avançais vers cette île dont l'étrange nom m'a échappé… Je me souviens qu'il ressemblait vaguement à ski…

Je m’avançais vers un nouveau départ.